Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
146 – La croisière (Denis Blaizot)
— Dis Georges, c’est pas juste !
— Tais-toi et rame !
— Pourquoi on est obligé de se sauver ?
— Devine ! Triple buse !
— Quoi ? Pour une fois que je ne faisais pas de boulettes. Tout se passait à merveille.
— C’est vrai.
— Alors pourquoi faut qu’on se sauve comme des voleurs en prenant un canot de sauvetage ?
— Parce que le paquebot coule ! Crème d’andouille !
— M’en fout ! C’est pas de ma faute ! Alors je vois vraiment pas pourquoi on doit quitter le bateau !
— T’es vraiment con !
147- Baywatch (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, notre naufrage m’a donné une idée.
— Ah ? Quelle idée peut germer de six jours passés à bord d’un canot de sauvetage, à part un regard différent sur les crèmes protectrices ?
— Ben, du coup, j’ai eu envie d’essayer un nouveau boulot : sauveteur en mer. En plus, y paraît que les femmes raffolent des beaux mecs en maillot de bain.
— Hum… j’imagine, oui. Et donc ?
— J’étais à Lacanaux pour les tests d’aptitude. C’est pas de la blague, crois-moi ! Course d’endurance, transport du bateau, nage chronométrée… et je sais ce que tu vas dire, mais j’avais prévu le coup ! Je m’étais badigeonné de crème anti-brûlures.
— Ah bien ! Qu’est-ce qui a mal tourné alors ?
— Comment tu sais que c’est parti en couille ?
— Ton teint d’écrevisse ébouillantée. Raconte.
— Ben… quand je l’ai achetée, j’ai oublié de vérifier qu’elle était waterproof… je m’en suis aperçu au moment de sortir de l’eau. Avec le beau soleil qu’y avait, j’ai littéralement pris feu !
— T’es vraiment con !
148- Qui vole un bœuf ? (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu crois que je vais pouvoir reprendre mon stage ?
— Non. N’essaie même pas.
— Boh… j’aimais bien, moi, garçon boucher. Et j’assurais, en plus…
— Je veux bien te croire. Transporter des machins cent fois plus lourds que toi, tu as toujours adoré ça.
— Ah oui alors !
— Mais maintenant que tu es passé aux infos, c’est mort, sans mauvais jeux de mots.
— Pfff… fichues caméras de sécurité !
— Note bien, je te félicite : arrêter des voleurs de banque en leur balançant un quartier de bœuf sur le coin de la tronche, fallait oser, surtout à plus de cinquante mètres.
— Ouais, tu parles… maintenant, j’ai perdu un super boulot.
…
— Dis Georges, tu crois que si j’avais balancé le camion, ça aurait changé quelque chose ?
— T’es vraiment con !
149- La France a un incroyable vampire ! (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu m’en veux pas au moins ?
— Non, pourquoi ?
— Ben, tu parles toujours de discrétion et tout, alors j’me suis dit que tu pourrais bouder.
— C’est vrai, mais tu as pensé à porter un costume, c’est déjà une excellente chose. Je t’ai trouvé très chouette en Batman. Ils n’ont pas du voir ça souvent, à « La France a un incroyable talent ».
— Ouais, c’était bien choisi hein ? Dans le thème du vampire, avec un masque pour protéger mon visage et tout…
— Et je peux savoir ce qui t’a donné l’idée du numéro ?
— L’autre quiche avec ses muscles bien huilés… tu sais, celui qu’est passé au début ?
— Ah oui. Improvisation totale alors ?
— Exact ! Au départ, je voulais juste sauter et m’accrocher au plafond, mais ça ne durait pas deux minutes… alors quand je l’ai vu soulever ses poutres en métal et dire qu’il était l’homme le plus fort du monde ! Quel vantard !
— Tu as décidé de faire pareil et de lui piquer son matos. Et comme tu es bien costaud, tu as soulevé tous ses bidules d’un seul bras et tu les as jeté dans les cintres.
— Voilà ! C’était bien vu hein ?
— Façon de parler… ça aurait été sympa de ne pas balancer le type avec.
— Ben quoi ? Il avait qu’à les lâcher, ses fichues poutres !
— T’es vraiment con !
150- Vampire au volant… (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, qu’est-ce que tu penses de ma façon de conduire ?
— Je ne suis pas sûr que tu veuilles vraiment le savoir… pourquoi ?
— Ben, j’ai voulu faire un stage pour devenir moniteur d’auto-école. J’ai passé un test d’aptitude à la conduite avec un type soi-disant expert.
— Et il t’a recalé ?
— Oui ! Comment t’as deviné ?
— Un pressentiment. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— J’en sais rien figure-toi ! Quand j’ai relevé la tête, il était tout blanc et s’est mis à hurler « vous êtes un malade ! ». Après il est descendu, en plein sur le rond point de l’Étoile ! Si tu veux mon avis, il lui manque une case…
— Quand tu as relevé la tête ? Toi, tu mangeais encore au volant…
— Même pas ! D’un coup, j’me suis aperçu que j’avais oublié de changer mon commodo de clignotant. C’était pas terrible de passer le test avec un commodo mort. Alors j’ai profité qu’on était en plein dans la circulation pour le changer…
— Tout en conduisant ?
— Ben oui, j’vois pas où est le problème. Tu sais bien que je peux tout faire en conduisant !
— T’es vraiment con !