Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
56- Noël amer (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, pourquoi le Père Noël m’a rien apporté comme cadeau ?
— T’y crois encore ?
— Ben oui !
— D’accord… tu sais qu’il faut être sage pour avoir des cadeaux ?
— J’ai été sage !
— Ben voyons ! Récapitulons ton année : tu as tué un mec, gâché la soirée d’anniversaire d’un pote, saboté un chantier, terrorisé une coiffeuse, massacré la moitié des sportifs de la ville, fait fuir tous les clients d’un bar, dévasté le Palais des Glaces, dévalisé le rayon discount d’un supermarché, effrayé les chevaux de Vincennes… sans compter toutes tes victimes pour te nourrir, évidemment.
— Ah… et tu crois que ça compte ?
— T’es vraiment con !
57- Les macarons (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu m’aiderais à rentrer chez moi ?
— Bon sang, qu’est-ce que tu as fabriqué encore ? On croirait que tu es passé au four !
— Ben, en fait, t’as deviné…
— Tu peux m’expliquer ?
— C’est la faute à Daniel ! Tu sais, le pâtissier ?
— Hein ?
— Je voulais qu’il me donne sa recette des macarons. J’en suis dingue ! Alors il m’a invité, on en a fait ensemble, dans sa boutique, et une fois enfournés, il me dit que tout le secret est dans la cuisson ! J’étais emmerdé !
— Ne me dis pas que tu as…
— Ben si ! Je vois pas comment j’aurai pu voir la cuisson sans être dans le four !
— T’es vraiment con !
58- Hostie soit qui mal y pense (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu as vu la chouette photo que j’ai prise à l’église ?
— Ils en font une tronche les gens ! Qu’est-ce t’as encore fait ?
— Comment tu sais que j’y suis pour quelque chose ?
— Je te connais pardi. Allez, explique.
— Ben, je suis allé chez Daniel, mon pâtissier, pour faire des p’tits gâteaux…
— J’vois pas le rapport.
— Attends ! Des ronds, tout mignons, tout plats…
— Un peu comme des hosties, quoi.
— Voilà, t’as compris !
— Et y avait quoi, dans tes trucs mignons ?
— Piment et poivre.
— Et bien sûr, il fallait que tu les refourgues à l’église.
— Ben oui, sinon j’vois pas l’intérêt !
— T’es vraiment con !
59- Au théâtre ce soir (Denis Blaizot)
— Dis Georges, t’es allé au théâtre ce soir ?
— Ouaip !
— Pour voir quoi ?
— Le fantôme de l’opéra.
— Et c’était bien ?
— Super !
— T’as fait comment pour tomber du poulailler dans le parterre ?
— Comment tu sais ça ?
— J’y été aussi. Et… j’voudrais pas donner l’impression d’insister mais t’as fait comment ?
— Ben, j’ai voulu me pencher pour faire peur à ceux d’en-dessous… J’ai glissé…
— T’es vraiment con !
60- Le sot du Nouvel An (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu crois que ma veste est réparable ?
— Elle est déchirée de partout, comment tu t’es débrouillé ?
— Je suis allé au feu d’artifices, sur le Champ-de-Mars.
— Et ?
— Ben, pour mieux le voir, je suis monté sur la Tour Eiffel…
— Aïe… donc, je suppose que le fou furieux décrit dans le journal, c’était toi ?
— Je sais, c’était pas discret ! Mais j’y suis pour rien, j’t’assure !
— Raconte toujours, pour voir.
— Ben, comme j’disais, je suis monté sur la Tour. Avec leurs rambardes à la con, j’y voyais pas très bien, alors je suis passé par-dessus et j’ai escaladé jusqu’en haut. C’était super !
— Moui…
— Bon, c’était humide aussi, faut dire… j’ai glissé, ma veste s’est accrochée à l’antenne, j’suis tombé, j’me suis rattrapé aux illuminations… pas très solides, ces bidules. Elles ont cassé sous mon poids, j’ai dévalé toute la Tour comme ça, à me rattraper où je pouvais ! Finalement, j’me suis vautré dans les graviers… Je perds ma plus belle veste, dans l’histoire !
— T’es vraiment con !