Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
61- Présidentielles (Denis Blaizot)
— Dis Georges, J’vais me présenter aux élections présidentielles de 2012.
— Et tu as un programme ?
— Bien sûr.
— Tu penses pouvoir faire mieux que les autres ?
— Évidemment !
— Tu peux résoudre mieux que quiconque tous les problèmes de la société ?
— Je peux le faire !
— Il peut le faire, on l’applaudit bien fort ! Mais tu sais qu’il faut être éligible pour être candidat ?
— Bah ! Ça va de soi !
— Et tu sais qu’il faut être inscrit sur les listes électorales pour être éligible. Et que pour être inscrit sur ces fameuses listes, il faut être vivant… ou pour le moins, ne pas être déclaré mort ?
— Oh, merde !
— T’es vraiment con !
62- Le pressing (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu connais le pressing rue des Truelles ?
— Oui, pourquoi ?
— Y sont pas gonflés ! J’suis allé chercher une veste de costume l’autre jour, une chouette, toute en soie… eh ben ils me l’avaient paumée !
— Oh ? Ils sont pourtant sérieux… tu n’aurais pas un peu traîné pour la récupérer, par hasard ?
— Ben… avec ma mort, tout ça… j’avais zappé, c’est vrai.
— Et tu t’étonnes que soixante ans après, ils n’aient plus ta veste ?
— J’avais bien encore le ticket, moi !
— T’es vraiment con !
63- Sot voyageur (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu me prêterais ta galerie de toit, pour ma bagnole ?
— Ouais, bien sûr. Tu vas déménager un truc ?
— Non… en fait, il me la faudrait pour quinze jours.
— Hein ? Mais pourquoi ?
— Ben, je pars en vacances en Bretagne.
— Et… ?
— Faut bien que j’emmène mon cercueil, non ?
— T’es vraiment con !
64- Sotte illumination (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu voudrais bien venir me chercher ?
— T’es où ?
— Rue Maréchal Foch, je t’appelle depuis mon portable.
— Et tu ne peux pas prendre le métro ?
— Ben non… j’ai un p’tit souci.
— Qu’est-ce qui t’arrive encore ?
— J’ai voulu récupérer une illumination de Noël pour mon sapin, l’année prochaine…
— Je vois. Tu n’as rien trouvé de plus encombrant ?
— C’est pas ça le problème ! Je n’ai pas encore réussi à la décrocher.
— Alors laisse tomber, c’est une idée débile.
— Ben… c’est que… je suis coincé.
— Coincé ? Coincé où ça ?
— Dans la guirlande. J’suis au-dessus de la rue, si tu préfères… et je peux pas descendre !!!
— T’es vraiment con !
65- Sur une guirlande perché (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, ça fait près d’un quart d’heure que t’es là. Tu pourrais peut-être te décider à me donner un coup de main !
— Attends ! L’éclairage est pas bon.
— Hein ? L’éclairage ? Quel éclairage ? Et puis, t’as pas besoin d’éclairage pour me voir et m’aider à descendre. T’es un vampire ! T’y vois très bien la nuit. T’as pas oublié c’détail, quand même ?
— C’est vrai. Mais pour faire une bonne photo, il faut un bon éclairage.
— Ah ben oui ! J’aurais dû m’en douter. Et la photo, tu vas la montrer à tout le monde, pour que les copains se foutent encore de moi !
— C’est un peu l’idée, en effet.
…
— Bon là, maintenant que tu en as pris une demi-douzaine, tu peux m’aider peut-être !
— Oui, bien sûr ! Tu te souviens que tu es un vampire ?
— Ben… oui. Quelle question !
— Et tu ne te souviens pas que les vampires ont la possibilité de se transformer en brume ?
— Eh ben… Ok, j’descends tout seul.
— T’es vraiment con !