2041, l’année verte.
Un jour, partout sur Terre, le ciel s’embrasa d’un crépuscule pourpre aux étranges reflets vert. Les rares peuplades encore proches de la nature comprirent qu’un grand bouleversement se préparait. Pourtant, même elles furent surprises par l’ampleur et la brutalité du phénomène. En vingt-quatre heures, leur forêt avait doublé de surface. Ailleurs aussi, chaque pouce de végétation n’aspirait qu’à une chose : s’étendre, reprendre le terrain qu’elle avait jadis cédé. Les arbres et les plantes sauvages envahirent les récoltes, traversèrent les maisons, ravagèrent les zones industrielles. Dans les villes, les jardins publics, les parcs et les zoos mangèrent petit à petit le béton, ensevelirent les constructions sous d’immenses prisons végétales. Les humains voulurent lutter, contrer cette brusque invasion par tous les moyens à leur disposition. Armes, produits chimiques, feu… rien ne fonctionna. Si l’ennemi ralentissait parfois, il finissait toujours par reprendre du poil de la bête et avancer à nouveau, inébranlable. Les morts se comptèrent par millions… L’homme battit en retraite, se dispersa au milieu de cette nature devenue véritablement hostile.
Aujourd’hui, il cherche à survivre, persuadé d’être encore la seule race pensante de la planète. Mais, chaque jour, un crépuscule pourpre s’étend sur le monde…
Illustration faite avec The Gimp et Painter Essential.