Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
81- Mémoires (Denis Blaizot)
— Dis Georges, tu connais le troquet de la rue des teinturiers ?
— Mais tu as décidé d’écrire un guide des cafés de Paris ou quoi ?
— Bah, non ! Pourquoi tu dis ça ? Bref ! J’y ai rencontré un type…
— Oh ? T’as rencontré un type ? Dans un troquet ?
— …qui est écrivain. Sa spécialité, c’est les biographies.
— Et vous avez écrit tes mémoires.
— La vache ! T’es devin ?
— Non, j’suis passé devant la librairie. Il n’y avait que ça en vitrine.
— Hé bé ! Il a été rapide le salaud ! On avait pourtant signé un contrat. C’était clair, écrit noir sur blanc ! Il ne devait les publier qu’après ma mort.
— T’es vraiment con !
82- Barbe à papa (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu m’aides à me dépatouiller ?
— Qu’est-ce que tu as encore fabriqué ? C’est quoi ce machin rose ?
— De la barbe à papa.
— Et je peux savoir pourquoi tu es emmailloté dedans comme une momie ?
— Ben, j’ai trouvé un boulot à la foire du Trône…
— Y avait longtemps !
— Oh, te moques pas ! C’est de la faute à mon patron, y m’a refilé des bâtons trop petits.
— Hein ? Il n’y a qu’une sorte de bâton pour les barbes à papa.
— Ben y sont trop petits. Tu peux pas mettre le sucre de la machine dessus.
— Attends… tu as essayé de mettre tout le sucre de la machine sur un seul bâton ?
— Oui, pourquoi ?
— T’es vraiment con !
83- Plante miracle (Denis Blaizot)
— Dis Georges, tu connais les infusions de plantes ?
— Évidemment ! Ça ne date pas d’hier, je te signale !
— Ouais, ben j’ai vu dans une émission que les plantes pouvaient avoir des effets super sur l’homme. Agir sur le tonus, sur le teint, les cheveux… enfin tout quoi !
— Et tu comptes essayer ?
— C’est déjà fait, tu n’as pas remarqué la différence ?
— Non… qu’est-ce que tu as pris ?
— Un gars dans le métro m’a vendu des sachets de je ne sais plus quelle plante pour rendre intelligent.
— Ah…
— Il m’a dit d’en prendre trois par jour, mais je suis pas patient. J’ai fait tout infusé hier et j’ai avalé ça d’une traite. Alors, t’en penses quoi ?
— T’es vraiment con !
84- Le p’tit vélo noir (Denis Blaizot)
— Dis Georges, Tu connais l’histoire des mille petits moines et du p’tit vélo noir ?
— Non.
— Un jour, les 1000 petits moines d’un monastère décident, pour être plus près de Dieu, d’acheter des vélos rouges pour aller se promener dans la forêt.
Dès le lendemain, ils mettent leur idée à exécution. Les 1000 petits moines partent se promener dans la forêt sur leurs petits vélos rouges. Pendant le trajet, ils sont doublés par un type en petit vélo noir. Et le soir, un petit moine meurt.
Le lendemain, après avoir enterré leur camarade, les 999 petits moines partent se promener dans la forêt sur leurs petits vélos rouges. Pendant le trajet, ils sont doublés par un type en petit vélo noir. Et le soir, un petit moine meurt.
— Je sens que ça va être long.
— Le lendemain, après avoir enterré leur camarade, les 998 petits moines partent se promener dans la forêt sur leurs petits vélos rouges. Pendant le trajet, ils sont doublés par un type en petit vélo noir. Et le soir, un petit moine meurt.
— D’accord ! J’ai dit que je n’avais rien à faire du Week-End, mais faudrait pas abuser !
— Bah ! Elle va pas être drôle si j’en coupe un bout !
— Ok !
…
— Abrège ! J’en peux plus !
— Après avoir enterré son camarade, le dernier petit moine part se promener dans la forêt sur son petit vélo rouge. Pendant le trajet, il est doublé par un type en petit vélo noir. Et le soir, le petit moine meurt.
— Moralité ?
— J’abandonne ! Vas-y !
— Vaut mieux avoir un p’tit vélo noir qu’un p’tit vélo rouge.
— T’es vraiment con !
85- Pêche au lamparo (Denis Blaizot)
— Dis Georges, les flics sont bizarres cette année. Non ?
— Faut dire que je ne pratique pas trop ces gens-là, contrairement à toi. Mais raconte toujours.
— Eh bien, tu me croiras si tu veux, mais un flic m’a foutu une prune pour outrage à agent.
— Et c’est arrivé comment ?
— Tu sais qu’hier, c’était l’ouverture de la pêche…
— Non !
— Ah ! Alors, hier soir, j’ai eu envie d’aller à la pêche.
— Dans la Seine ?
— Ben oui, pourquoi ?
— Pour rien. Continue !
— Bref ! Je m’installe sur le quai avec tout mon matériel et hop ! Mais voilà, tout à coup, je me fais la remarque que, si j’y vois très bien de nuit, ça ne doit pas être le cas des poissons. Alors j’ai eu l’idée de fixer une petite lampe électrique étanche à ma ligne pour éclairer l’appât. Et v’la ce flic qui rapplique et qui me dit de but-en-blanc qu’j’ai pas le droit de pêcher au lamparo. Vraiment n’importe quoi. J’lui ai répondu que j’étais au Pont-Neuf, pas au Lamparo… D’abord, j’sais même pas où c’est le Lamparo.
— T’es vraiment con !