Voici les mésaventures d’un vampire un brin idiot et de son ami qui tente de le supporter, malgré ses nombreuses bévues. Elles ont été écrites à quatre mains (mention de l’auteur entre parenthèses).
111- Marche au coin (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, j’comprends pas, ça fait cinq jours que j’ai mordu personne.
— Ah ? Et c’est quoi ton problème, cette fois ?
— Ben, j’arrive pas à choper le moindre quidam. Ils me filent tous entre les pattes.
— Hum… tu as changé ta technique de chasse ?
— Ah non, maintenant que j’en ai trouvé une qui marche !
— Ouais, c’est sûr… donc, ça vient d’un truc que tu as fais récemment. Comme un changement vestimentaire, par exemple.
— Hein ? J’vois pas ce que ma tenue vient faire là-dedans !
— Non ? Et tes nouvelles baskets ?
— Roh, n’importe quoi ! D’accord, la p’tite lumière qui clignote à l’arrière n’est pas discrète, mais quand même !
— La loupiote, non, elle est trop minuscule. Par contre, chaque fois que tu fais un pas, tes pompes font « coin ».
— Ouais, c’est cool… et tu crois que ça pose un problème ?
— T’es vraiment con !
112- Amendes honorables (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, t’aurais pas 300 euros à me prêter ?
— Hein ? Ben tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère ! Et pour quoi faire, d’abord ?
— Je me suis fais contrôler en bagnole. C’est pour payer l’amende…
— 300 euros ? Mais qu’est-ce t’as fabriqué ?
— Euh… j’ai déjà payé la moitié, en fait.
— En plus ! Raconte !
— Oh, j’t’assure, c’est à n’y rien comprendre ! Je roulais sur la nationale, tranquille, et v’là qu’un flic m’arrête. Il me dit que j’ai pas le droit de téléphoner en conduisant et me demande mes papiers. Je savais pas trop où je les avais mis, j’avoue…
— Ça ne mérite pas 600 euros d’amende…
— Attends ! Alors j’me penche pour chercher mes papiers et là, ma cigarette se fait la malle. Elle tombe sur le journal que j’étais en train de lire…
— Tu téléphonais, fumais et lisais en conduisant ?
— Ben ouais… donc, elle fout le feu au journal, alors je l’éteins avec ma bière…
— Quelle bière ?!
— Celle que je buvais en mangeant mon kebab, tiens !
— Suis-je bête…
— Bref, j’ai fini par dégotter mes papiers. Y s’étaient tout simplement sur le tableau de bord, sous l’écharpe que je tricotais pour Magalie.
— Toujours en conduisant ? Je comprends mieux. En fait, tu n’as pas eu qu’une amende mais plusieurs, pas vrai ?
— Ouais… mais après, qu’on vienne pas me dire que je suis pas multitâches !
— T’es vraiment con !
113- S.A.V the vampire (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu vas pas l’croire !
— Oh avec toi, je m’attends à tout ! Qu’est-ce qui t’arrive ?
— Tu sais, ce chouette cercueil que j’ai acheté l’année dernière, avec des p’tites poches sur les côtés et tout et tout ?
— Oui, tu m’as suffisamment rabattu les oreilles avec ta merveille. Eh bien quoi ?
— J’ai déjà des problèmes avec ! Tu te rends compte ? Après seulement un an !
— Ouais enfin, tu lui en as fait subir des vertes et des pas mûres…
— C’est pas une raison ! Ces trucs sont sensés durer des dizaines d’années, bon sang !
— Admettons. Quel est le problème ?
— Il ferme mal : les charnières en ont un coup dans le nez. Bref, j’ai téléphoné à la boutique pour avoir le S.A.V.
— Le quoi ?!
— Ben, le Service Après Vente quoi…
— Merci, je sais de quoi il s’agit. C’est juste que pour une entreprise de pompes funèbres, ça m’étonnerait qu’ils proposent ce genre de service.
— M’en fous ! J’ai gueulé, crois-moi ! Le gars m’a pris pour un clown en plus ! Y m’dit : « pas possible que les charnières travaillent autant, il faudrait l’ouvrir et le fermer sans arrêt pour que ce soit le cas ».
— Et tu lui as répondu quoi ?
— Ben, que je savais de quoi je causais, vu que je l’utilisais tous les jours !
— T’es vraiment con !
114- La fête des voisins (Lydie Blaizot)
— Dis Georges, tu pourrais me prêter ton barbecue ?
— Ben, je croyais que tu en avais un ?
— Ouais, mais le gardien du cimetière me l’a confisqué.
— Quoi ? Mais que foutait ton barbecue au cimetière ?
— C’était pour la fête des voisins. Je voulais faire des grillades mais dans mon immeuble, j’pouvais pas…
— Ne me dis pas que tu as fait ça au beau milieu des tombes !
— Meuh non, j’suis pas débile quand même ! J’me suis installé dans le caveau de la famille Richemont.
— Ben tiens ! Et je suppose que tu avais laissé la porte ouverte, histoire qu’il te repère ?
— J’aurais voulu t’y voir ! Y avait plein de fumée, j’pouvais pas fermer !
— T’es vraiment con !
115 – Les mémoires de Tévrémencon (Denis Blaizot)
— Dis Georges, on va pouvoir sabrer le champagne ! J’ai envoyé mes mémoires à un éditeur !
— Ah ? Tu nous offres le champagne parce que tu as finis de les écrire, donc !
— Mais ! Tu es sourd ou quoi ? Je viens de te dire que je les avais envoyées à un éditeur !
— J’ai bien entendu, mais tu devais nous offrir le champagne quand elles seraient édités… pas simplement quand tu aurais fini de les écrire.
— Mais puisque je te dis que je les ai envoyées à un éditeur ! C’est incroyable ! Ça ne te réussi pas de vieillir !
— Ah ! Tu les as envoyées à un éditeur et il a répondu qu’il les acceptait.
— Euh ! Non, mais puisqu’il ne me les a pas retournées, c’est qu’il les accepte. Non ?
— Et quand lui as-tu envoyé ton chef-d’œuvre ?
— Ce matin. Pourquoi ?
— T’es vraiment con !